MEDICHARME en liquidation
28/02/2024

MEDICHARME en liquidation

MEDICHARME est un groupe privé qui gère 43 établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) en France, dont sept en Nouvelle-Aquitaine. Il accueille plus de 2 000 résidents et emploie 1 230 salariés. Créé en 2010 par Patrick Boulard, le groupe appartient au fonds d'investissement anglais G-Square depuis 2019.

Depuis plusieurs années, MEDICHARME fait face à des difficultés financières, liées à une augmentation des coûts, à une faiblesse du taux d'occupation de ses établissements et à une dette de 150 millions d'euros. Le groupe a également été épinglé par les autorités de contrôle pour ses pratiques commerciales, financières et managériales, ainsi que pour le temps de présence effectif des personnels auprès des résidents. Deux enquêtes administratives, menées par l'Inspection générale des finances (IGF) et l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), sont en cours et devraient rendre leurs conclusions début 2024.

Face à cette situation critique, MEDICHARME a demandé son placement en liquidation judiciaire avec maintien de l'activité, le 26 février 2024, lors d'une audience au tribunal de commerce de Nanterre. Cette procédure vise à permettre la cession du groupe à des repreneurs potentiels, dans l'intérêt des résidents, des salariés et des bailleurs. Selon Delphine Mainguy, la présidente du groupe, arrivée en 2022, plusieurs offres de reprise ont été reçues, mais elles ne sont pas encore stabilisées. Une nouvelle audience devrait avoir lieu fin mars pour déterminer le sort des établissements.

Quel avenir pour les résidents et les salariés ?

L'annonce de la liquidation judiciaire de MEDICHARME a suscité l'inquiétude des résidents et de leurs familles, ainsi que des salariés du groupe. Ces derniers craignent des transferts de résidents, des licenciements, une dégradation de la qualité de l'accueil et de l'accompagnement, voire des fermetures d'établissements. Ils réclament des garanties sur la continuité des soins, le respect des droits des résidents et des salariés, et la transparence sur les offres de reprise.

En Nouvelle-Aquitaine, sept Ehpad sont concernés par la liquidation judiciaire de MEDICHARME : Les Chênes verts à Agonac, Les Jardins de Payzac à Payzac, Les Jardins de Villeneuve à Villeneuve-sur-Lot, Les Jardins de Tonneins à Tonneins, Les Jardins de Casteljaloux à Casteljaloux, Les Jardins de Marthon à Marthon et Les Jardins de l'Atlantique à Saint-Pierre d'Oléron. Ces établissements accueillent environ 400 résidents et comptent près de 300 salariés.

Parmi les repreneurs potentiels, certains sont déjà connus du secteur, comme le groupe Korian, leader européen des services aux seniors, qui aurait fait une offre pour reprendre 18 établissements de MEDICHARME, dont quatre en Nouvelle-Aquitaine. D'autres sont plus mystérieux, comme le fonds d'investissement américain Fortress, qui aurait proposé de reprendre 13 établissements, dont trois en Nouvelle-Aquitaine. Le sort des 12 établissements restants, dont aucun en Nouvelle-Aquitaine, est encore incertain.

La liquidation judiciaire de MEDICHARME pose la question du modèle économique et social des Ehpad privés, qui doivent concilier rentabilité financière et qualité de service. Elle interroge également sur le rôle de l'Etat et des collectivités territoriales dans la régulation et le soutien de ce secteur, qui accueille des personnes vulnérables et dépendantes.

EHPAD INVEST n'avait jamais commercialisé ces EHPAD tout comme d'autres groupes qui nous paraissaient vulnérables d'un point de vue financier. Les emplacements des EHPAD du groupe MEDICHARME posent aussi question (petites villes), loyers trop élevés ....

Mais certains conseillers en gestion de patrimoine attirés par de grosses commissions ne voulaient pas voir la réalité de la faiblesse de ces produits. 

Après la restructuration du groupe MEDICHARME, peut être que certains établissements deviendront rentables à condition d'avoir un gestionnaire qui tient la route bien entendu (KORIAN, COLISEE, LNA, DOMUS VI ....)